La Chine, pourquoi pas ?
Ce fut un mauvais clic. Au lieu d’Optic 2000, j’atterris sur Expo 2010 ; Exposition universelle. Shanghai. Des pavillons étrangers vraiment très design. Photos, maquettes. Grandiose déjà.
La Thaïlande, deux fois le Vietnam, le Cambodge, Sumatra. La Chine, jamais été. A part une escale à Hong Kong, les boutiques d’aéroport au Bordeaux à 1000 Euros + un dîner asiatique dans un bol en plastique ; au retour, le survol de la baie by night. Un point, c’est tout.
Shanghai, Shanghai, la dame de Shanghai, Malraux, Tintin. Shanghai, c’est où exactement déjà ? Qu’est-ce qu’il y a à voir ? Google. Easyvols, comparateur. Aeroflot, Shanghai via Moscou. Hôtels, E Booking. Raisonnable. Cherchez l’arnaque ou prenez le risque.
Voyager avec quelqu’un qu’on aime bien. Qui aimerait voyager mais ne sait pas comment s’organiser. Question de temps. Allô ! Ca te dirait, Shanghai ? Tiens, pourquoi pas j’y aurais pas pensé. Nouvelle recherche. Le meilleur prix. Un samedi après-midi devant l’ordi. Résa, CB. Votre demande est enregistrée. En une heure, la boucle est bouclée. Shanghai ser ale voyage de l’été.
Shanghai. Luxe et volupté sans le calme. Des années folles avant des années de plomb, rouges, appelons-les comme on voudra.
Des concessions où les Européens se sont servis, excluant d’abord les millions de chinois, se gardant tout de même les coolies. Aujourd’hui, éveillés, des milliards. Revers de la médaille ; les dominateurs d’hier vont être les dominés de demain. L’expo de Shanghai est censée le leur montrer. Des Chinois émergés, on n’a pas à attendre une quelconque compréhension ou trop de concessions. C’est pas marqué dans la Bible, mais les gagnants d’hier seront les perdants de demain et vice versa.
On peut aller en Chine ou autre pays « exotique » en voyage organisé. Il n’y a qu’à se laisser bercer. Rien à préparer. Ca vous tombe tout cuit dans la bouche au micro dans le bus ou lors du cocktail d’accueil. On ira rechercher un vieux Lotus bleu, ou, pour les plus intellos, les premiers romans de Malraux. Un voyage comme ça clé en main, ça doit vous laisser sur votre faim.
Le voyage commence toujours avant de partir et il faut lire, lire et lire toutes sortes de romans, d’essais, pour approcher ce que pensent les gens, comment ils s’accostent, de quoi ils parlent entre eux, quelles sont leur préoccupations et quelle est leur histoire. Cela nous remettra les pieds sur terre, nous fera tout drôle d’apprendre que ce n’est pas Gutenberg qui a découvert l’imprimerie ni l’Europe encore les premiers billets de banque. Douche froide, écossaise ou autre, mais si l’on ne fait pas l’effort de considérer qu’il y a dans les monde d’autre modèles et systèmes de pensée, on court tout droit à la cata. L’Europe, désolé, n’est plus et ne sera plus le centre du monde. Alors on peut toujours mettre des grillages contre les produits chinois, ils rentrent déjà en force. Alors quand on a plus la force, on négocie et pour négocier, encore faut-il connaître la tactique de l’autre et son pourquoi.
Une fois revenus de ce pays, on constatera que l’on a eu raison de lire, lire et encore lire. Les philosophes, l’histoire des religions, l’histoire tout court et les petites histoires des chinois officiels, dissidents ou interdits. Car même le routard en flânant solitaire ne verra que le jeu qu’on lui offre sans voir le dessous des cartes. La ville off se dessine en amont comme en aval. Le voyage à sec n’est qu’impression trompeuse.
Avant de partir
Aout 2010 - Bordeaux – Ruffec - Paris – Moscou – Shanghai.
Train à grande vitesse de grand matin pas cher, alors il joue les TER. Le train plein parce que pas cher et parce que les soldes parisiennes. Une Journée à Paris au mois d’aout. Marchés, quartiers, juif, gay, bobo chico, gourmand. Glaces et macarons de la rue Jacob, comme emballés Place Vendôme par van Cleef & Arpels. Paris Touriste, ne manque que le bus panoramique. Pèlerinage : hôtels des rues de Lille et Saint Benoît– oh ça a bien changé, c’est qu’aujourd’hui on pourrait plus se le payer ! – mauvais restaurant indien pour japonais fauchés, fast food chinois où le cuisinier devrait bien faire un tour au pays, reglaces artisanales pour comparer. Tout à pied, pas stressés. La tournée des plaques. Ici vécurent Zadig et Voltaire, ici séjourna du tant au temps le poète Oscar Wilde. Ici vivra jusqu’en… Jacques Chirac, non y a un flic mais y a pas de plaque. Là c’est le ministre, comment il s’appelle déjà, il a un nom italien, ministre de quoi je ne sais pas, au premier, non au deuxième étage. C’est là que Mitterrand aimait regarder les livres, en face, c’est là où la femme du Président lui achète ses chemises. Siroté un café face à Saint Sulpice au pied du platane où reposent si l’on peut dire les cendres de Marguerite Duras. Hôtel de Milan rue de Saint Quentin, allez savoir pourquoi ?
Debout là dedans, réveil téléphone, réveil blackberry, on frappe à la porte. Petit dej avec une chieuse qui a un grain. Elle a baisé avec un CRS apparemment bien doté, elle aurait pris sont pied et maintenant elle s’est tournée vers Dieu. Une colle, cette emmerdeuse en attendant le taxi qui n’est pas là. Heureusement que le papi proprio de l’hôtel et sa bourgeoise made in côtes d’Armor se démènent. Elle parle anglais à se plier par terre. Deux bons retraités qui ont dû en chier mais maintenant cool, ils ont décidé de profiter de la vie. Dur pendant trente ans d’avoir tous les jours à dire aux clients que c’est pas parce qu’on est dans le quartier que la maison est un hôtel de passe. Non mais des fois ! La patron est parti à la station chercher un taxi . Maghrébin, mais – désolé maman – pas d’arnaque ! Arrivée on time à CDG. Vol Aeroflot. Effectué par Air France ; guichet Aeroflot puis guichet Air France. Allez au desk 7. Non c’est pas ici, desk 3. Enregistrement automatique. Smile hôtesse Colgate. Vous faite s comme ci vous faites comme ça. Eh bien non, ça marche pas. Bien la peine de tout vouloir faire à la main. Enregistrement jusqu’à Shanghai Gagné. Welcome on bord. L’éternel cheese des Air France girls ; foulard de marque, chignon serré et bouche pincée. Pas de place pour se retourner. Coincés jusqu’à Moscou, pour prendre moins de place, le fameux déjeuner se résume à trois bouchées de taboulé et d’un petit pain à peine décongelé. Trois heures encagé en l’agréable Compagnie.
Moscou. Nouvelle aérogare encore sous cellophane. Fumer à volonté. Duty duty duty. 5 heures à tirer, fumer, pisser, se faire arnaquer, faire les cent pas, les escaliers roulants qui montent et qui descendent, se parfumer. Prendre garde aux Euros et aux roubles roublardes.
L’Aeroflot est à l’heure. Hôtesses au calot militaire ou coiffées comme des poneys. Désuètes. De la place pour deux. Hublot, l’Oural Nivni Novgorod, Novossibirsk, les noms s’affichent les uns après les autres sur les écrans numériques. On devine les lumières de grandes villes citées dans les livres d’Histoire. Puis vient la Mongolie, calme plat. La descente sur Shanghai. Limpide. Atterrissage softissimo. Ne pas écouter les mauvaises langues. Rien à dire, Cette fois-ci, contre l’Aeroflot.
Atterrissage Shanghai
Shanghai. Police et contrôles limpides. Peu d’uniformes. Police secrète ? Polis courtois froids, on ne sait pas. On débarque sur une planète métallique et en verrières où les longs tapis roulent. Gauche droite, straight on, tout est indiqué, impossible de se tromper. Direction train magnétique. Guichets automatiques. English. Push. Pay. Please. OK. Bouffée d’air chaud en entrant sur le quai. Bouffée d’air froid en montant –sagement – dans le convoi. 100, 200, 300 à l’heure etc… Les vaches doivent en hérisser leur poil. Gare de Pudong – métro, re english. Push.pay. Please. Shanghai City. Bouffée d’air chaud. Alors, sortons le plan en anglais, les rues sont en chinois. Mais le nord et l’ouest restent les mêmes. C’est par là. 3 valises à roulettes. Comme si on n’avait pas déjà assez des gueules à se faire remarquer. Droite, gauche. L’hôtel. Réception comme toutes les réceptions du monde. Polie, courtoise, froide, si l’on disait « chinoise « ? Pause. Grand déballage, douche, elle marche ? Les toilettes ? Y a du papier ? etc. Les fenêtres ne s’ouvrent pas !
Premier jour
Bund. La rivière sépare les siècles. Bund, banques, buildings. Chine colonie. Un tunnel des plus kitch, son monorail, train fantôme qui vous emmène au milieu de jets latéraux de lumières. Bon. La modernité vue comme ça…L’autre rive, Pudong, la Chine rêvée, Manhattan et Chicago largement dépassées. Toujours plus haut. Le summum, c’est la terrasse de l’ouvre-bouteille à à 435 mètres. De là, les entrailles du Hyatt. Le monde à ses pieds, une minute de montée sans mal de l’altitude. Pudong aux gratte-ciels plus faciles à monter que les artères à traverser. La lutte des tours de Babel dans les pays tous juste émergés. Babel, on sait ce que ça a donné. On monte et on descend, retunnel et passage obligé par la Rue de Nankin , Bentley, Rolex, Hermès à Gogo. Art déco. Et puis à part, quelques îlots, tout a été rasé, la ville qui monte, qui monte. Ah, il faut voir les concessions, le quartier frenchie où subsistent les rares arbres de la cité . En fait ce sont deux malheureuses rues qui se croisent, les maisons de thé où se réunissaient les premiers membres du parti communiste ont cédé la place aux Starbucks et autres boutiques franchisées. Après un diner à trois euros dan un self du quartier, sans serpents ni tortues, ni les gros poissions rouges en vitrine, ce sera fini pour aujourd’hui.
Deuxième jour
Petit déjeuner. Chinois. Succulent, original, thé pas café, ça ne fait rien. On en est en Chine non. Départ pour l’expo. Métros. Fluide. Le métro. English. Push. Pay. A droite, à gauche. Limpide. Pas d’affolements. Pas d’odeurs de sueur sous les bras qui tiennent les barres. Pas de queue à l’entrée. Fluide, limpide. Les jeunes chinois ont leur passe qu’ils font taponner dans les pavillons visités. Pour montrer demain à la maîtresse d’école. Ils montreront aussi les photos qu’ils ont prises avec les étrangers. La consigne est donnée. Soyez gentils avec les étrangers.
4 heures debout devant les pavillons des « grands pays ». On amène son pliant et son manger. Brumatisateurs à volonté. Organisé. On se contentera des stands où l’on ne fait pas la queue. Belarus, Slovaquie, Moldavie, Guatemala. C’est gratuit bien sûr mais on pourrait dire qu’à l’intérieur, on n’en a que pour son argent. Le pavillon des pays africains, les pays copains, liés par des liens d’amitiés désintéressés. La Chine a tout payé. Elle demande juste à avoir quelques matières premières et d’ouvrir quelques boutiques en Afrique. Alors les amis africains lui en sont très reconnaissants et les pavillons chantent les louanges de leurs bons présidents. Pavillon français. Attention, la classe. Une grosse boutique française pour very happy few. La France, c’est Vuitton, le « bon goût » made in France, Lafarge, pas sûr que cela intéresse le chinois moyen, 1o tableaux du Musée d’Orsay, la France, c’est la culture, le cinéma des années 50, Brigitte Bardot en noir et blanc – vaut peut-être mieux ainsi plutôt que de l’avoir aujourd’hui en couleur - les prototypes Citroën, la France innovante. Pas sûr que le pavillon allemand ait besoin d’un stand Volkswagen, car leurs voitures à eux sont partout dans les rues !
Et Léon, la mascotte dans tout cela, avec son béret et sa baguette, paumé qu’il a l’air !
Autres jours
Shanghai downtown
Vieille ville. Ville vieille. Vieille ville nouvelle. Ville nouvelle à l’ancienne. Mariage du Vieux Shanghai et de Mc Donald. Méthode, je casse tout , le vieux, ça fait pas moderne. Les vieux, ils dégagent à la campagne. Attaque Caterpillar. Rasé, terminé. Ha zut, toutes ces vieilleries, ils touristes ils aiment, il parait. Alors on reprend les plans, on agrandit un peu les rues et les dimensions des maisons. On resiffle les vieux qu’on a virés pour les faire travailler et on fait des boutiques à batik et bouddhas, moules frites et nouilles asiatiques. Le vieux Shanghai n’est ni vieux ni moderne. Il comble les jeunes et les moins jeunes, les troupeaux coréens et les routards européens. Les hautes tours tout autour ont l’air de miradors qui surveillent les distribanques, tirettes, ATM etautres bureaux de change. Dans une petite rue coincée et subsistant on ne sait comment, une petite vieille arrive encore à sucer ses écrevisses sur le peu de pas porte qui lui reste. La voisine vide encore son pot de chambre dans l’égout de la rue. Pas pour longtemps. Le linge sèche au bout des lignes de bambou. Les voisins savaient tout dans ces ruelles, que le voisin avait changé de slip et les gosses de chaussettes. C’est que tout se sait dans ces quartiers chinois. On rapporte qu’on a vu la fille du premier se bécoter sur le banc public avec l’épicier du cinquième.
Le Bund. De jour où l’on s’extasie devant les mystères de Pudong sous la brume en regardant passer les chalands de la Chine laborieuse. De nuit, c’est Disneyland illuminé, oui, féérique. Il ne manque que le feu d’artifice. Les Champs Elysée à la fin de l’année peuvent aller se rhabiller. Ici c’est le Premier de l’an toute l’année. Nuées de fêtards, bandes de jeunes et familles, tous placides, à touche touche sur des centaines de mètres. Tous déambulent, plutôt nonchalants, pas d’ennui, sérénité sous le regard de la statue de Mao dont le bras tendu semble vouloir montrer encore une quelconque direction. Aujourd’hui, de l’autre côté, scintillante et fluo Pudong fait la nique au Bund, à ses lumières dorées. Les éclairs des portables immortalisent la famille, les amis, ces grands étrangers aux longs nez et grands pieds. Pas de papiers sales, pas de viande saoule, pas de police, pas de panique. Mais l’ordre veille, imperceptible, invisible, c’est sûr.
Immigrés
Petite rue à l’écart. Petites échoppes pour toutes sortes de petits commerces. 4 à 5 tables, toiles cirées fleurs ou carreaux, un fourneau et voilà un resto ; En vitrine le pizzaiolo jongle avec la pâte. Les hommes ont un calot, les femmes des coiffes brodées qui fot office de voile. Ce n’est pas une pizzeria Vesuvio mais, vu les calendriers avec la Mecque et ses mosquées, une quelconque peuplade d’Asie centrale, plus proche de Tbilissi que de l’extrême Asie. Des l’intérieur des immigrés. Calligraphies arabes, sans doute des sourates coraniques, images de yacks et la prière dans le poste. Ils causent une drôle de langue. On dirait plus du turc que du mandarin classique. De l’ouïgoure ou du kazakhe ? Les gamins chialent, les mères crient, les pères imperturbables. Comme partout, mais quand même, ils semblent, ici, être aussi étrangers que nous.
Rouge et grand
L’infiniment grand. Démesurément haut. Cité verticale. Toujours plus vite. Horizon, habitations rasées. Aux extrêmes des plaines de l’Ouest qui dans leur langueur s’étirent, quasi vides. Une seule et même Chine pourtant régie par l’horloge de Pékin. Pékin n’aime pas Shanghai. Elle a toujours voulu voler de ses propres ailes. Fragile équilibre. Tu prends l’expo, et moi les jeux olympiques. Tu t’occupes du business, je garde la politique. Shanghai voit rouge. Bar rouge, poissons rouges, boissons rouges, cheveux rouges, petit livre rouge, Lampions et lumières rouges. Couleur de la fête, de la Cour, Ferrari pour les nouveaux millionnaires qui ne savent plus quoi faire pour liquider leurs dollars. Entre emmener son chien qu’on ne mange pas, lui, chez le toiletteur pour le teindre en fluo et élever des cochons pour les tatouer comme de vrais sacs Vuitton, il y a encore de la place pour l’imagination.
Mais ce matin, les Français sont contents. On leur a dit que la Chine allait mal. Protestations, manifestations, grèves dans les usines, des milliers d’expulsés pour construite les nouveaux quartiers. C’est bien fait ce qu’il va leur arriver ! Ils zavaient qu’à pas faire travailler les enfants. Et puis y a pas raison que nous les français, on soit toujours les sacrifiés. C’est vrai qu’ils sont travailleurs et bien disciplinés. Mais quand même, si on n’avait pas été là, hein, ils en seraient pas là et puis avec ce qu’il va leur arriver, leurs tee-shirts et leurs camelotes, ils pourront se les garder.
Suzhou
Villégiature, la ville de la soie, village de 2 millions d’habitants au milieu des lignes à haute tension Où vont-ils puiser toute cette énergie ? Un coup de TGV. Gare cathédrale pour utilisateurs disciplinés. Taxis, files d’attente. On ne pousse pas. On ne resquille pas. Ca va bien se passer. Chacun à sa place. Surréaliste. Perché sur son piédestal, l’éternel soldat ou policier, figé au garde à vous. Marionnette qui mécanique tourne la tête par à coup saccadés. Et s’il se passe vraiment quelque chose, il fait quoi, le soldat, il descend de son estrade. Dur à imaginer tellement il est coincé. Les Santana de service ont toutes un compteur et la trombine du chauffeur. Elles ont aussi une machine à factures et un petit appareil, on appuie pour dire si on est content ou pas content. Les chauffeurs ne savent ni lire les plans en chinois ni saisir un mot d’anglais ni comprendre les mots chinois d’un Bordelais. On parcourt la ville, s’arrête aux feux rouges, les immeubles modernes défilent. Angoisse quand même, il est où le patrimoine de l’humanité ? La Venise chinoise ? Canaux nenni. Et puis, virage à gauche, maisons basses, havre de paix, l’hôtel dans le vieux palais. Les canaux enfin. Les chemins interdits aux voitures et même aux motos qu’on entend pas, toutes électriques. Une maison d’hôtes où l’on se glisse dans la peau du mandarin qui savoure l’air conditionné. Café terrasse avec café brioches ! Une boutique à papiers cartes postales bouquins , tous recherchés. Un caravansérail pour routards friqués qui apprécient encore de gratter tous ces papiers soignés de leur roller japonais.
Les beaux jardins des sages et des lettrés aux noms qui font rêver. Peng ! Le musée , architecture contemporaine, absolument à visiter , avec les vieilles pierres , les vieux objets, Peng les a réconciliés. Bon, il faut encore passer à la pagode puisque le musée de la soie, à côté, on ne l’a pas trouvé. Deux étages, on dira que ça suffira. On quittera vite vite la rue aux Pizza Pai et Chiken Kentucky pour attendre la nuit, près des canaux, dans une maison de thé retapée quand un a un, rougissent les lampions.
VWXYZ
Oublié le nom de ce village de canaux ; encore une autre Venise pour attirer les foules qui sont toutes là arpentant les rues étroites du bourg comme une tortue romaine infranchissable pour le pauvre piéton à contre courant. Toutes unies derrière la queue du raton ou le fanion du Japon. On a laissé les bus qui se ressemblent tous sur l’immense parking où la Chine qui se lève tôt ramasse les bouteilles vides en plastique. Elle connaît ni Rolex ni Ferrari et n’a pas le Mao aussi facile pour se payer thé ou café à la boutique Illy. Le plastique lui donnera son bol de soupe avec deux ou trois raviolis. Autant de temples que de doigts dans la main ? Taoïstes, bouddhistes, confucianistes, pour tous les goûts. Poissons mal séchés dont les relents se mêlent aux lourdes odeurs de jarret fumés surgies des restaurants. Tout cela sent le Mont Saint Michel sans les crêpes. Hallo, Hallo, Sir, good price, very cheap, hallo mezzo, hallo viril, hallo chantant. Refuge dans le premier resto venu , english spoken, berk, batraciens et poissons morts se meurent dans des bassins verdâtres.