Olympique au soleil le port passager
où musardent nostalgiques
et faux sportifs,
jeunesse bobo branchée
sous le ventre doré de la baleine tressée
en longues files tranquilles sommeillent les taxis
salamandres nonchalantes
nulle part ailleurs cité
ne semble si peu pressée.
A Barcelone, on n'aime pas trop les toros, exorcise le flamenco. On a déjà Miro et Picasso; c'est qu'on a mal à sa Place d'Espagne, lui préfère la Place de Catalogne et sa Corte inglès, elle qui mène dans les quatre directions. Gaudi s'exkitsche, couleurs et mosaïques. Anniversaire oblige, Sacrée Famille pour réfrigérateurs. Reptiles pour souris d'aujourd'hui. Néanmoins, un drôle de paroissien; laisser achever les copains ce qu'il n'a pas terminé. Miro s'en foutait moins, lui qui s'est mis à faire des logos pour sa banque. L'artiste qui aide les banques, ça s'appelle du Mécénat à l'envers. A la cathédrale, le téléphones portables sont interdits, une vingtaine de moniteurs le rappelle en silence, mais criards en couleurs. Dans le cloître gothique, les automates ne donnent ni glaces ni cocas, mais distribuent les cierges. Dans les chapelles, de bonnes dames au comptoir prélèvent le prix des messes; sur le parvis, les mimes jouent à l'ange ou bien à Jésus-Christ. Un week end touristique ressemble à un week-end touristique. A Barcelone comme à Anvers, le dimanche, musiciens, saltimbanques font leur cirque sur les places des églises. Tour autour s'affichent les menus touristiques; Fermées les devantures dans les quartiers typiques. Huit à huit, sept sur sept et non stop, les bondieuseries sont ouvertes les dimanches. Les musées sont remplis. Point de trace de Dali. Pour lui, c'est à deux pas d'ici. Avec Miro, Tapiès, Picasso et Gaudi, on a tout ce qu'il faut.
Barcelone, avril 2002