"La joie parfois de celui qui les reçoit, joie pincée, « il y en a qui ont de la veine ! ».
Le plaisir sadique de celui qui les envoie, « ah, lui, il a en baver d’envie ! », après l’angoisse du dernier jour, plage, montagne, ou campagne, « faut que je fasse mes cartes postales, qu’est-ce que je peux bien lui mettre, à lui ?, etc.
C’est aussi l’instantané figé, la vieille photo polaroïd, le Ce-qui-vous-passe-par-la-tête et qu’on ne veut pas oublier, une impression qui jongle avec clichés et idées reçues, la bribe de dialogue entendue, l’attitude insolite, le bizarre pour l’étranger.
Loin du mini-reportage qui se veut exhaustif, loin du jugement définitif ou du jugement tout court, les cartes postales sont des post-it pour sa tête, pour se remémorer tout ce qui ne tient pas sur la photo, tout ce qu’on ne peut ni peindre ni dessiner.
Les souvenirs et les nouvelles incitations au voyage, c’est tout cela combiné ; la carte, la photo, la mise en peinture et les gadgets fabriqués en Chine qu’on accumule sur sa cheminée."
PHL